P.S. : Page non mise à jour
La France est un pays plutôt bien doté en termes de capacités de sauvetage et de secours d'urgence. Bien plus que les forces militaires, c'est en réalité le travail du SAMU (Service d'Aide Médicale Urgente) mais également de la Sécurité Civile. Et pour cela, l'hélicoptère est bien souvent la meilleure solution pour optimiser les chances de survie de la personne.
Surtout connu pour leur indicatif Dragon, les 35 EC-145 du groupement d'hélicoptères de la Sécurité sont au centre du dispositif. Ils portent secours à près de 10.000 personnes tous les ans et complètent le parc d'hélicoptères sous contrat directement gérés par le SAMU.
Grâce à ses avions, la Sécurité Civile est également un maillon indispensable dans la lutte contre les feux de forêts. Depuis le printemps 2017, ceux-ci opèrent depuis la nouvelle Base Aérienne de Nîmes-Garons. Et pourtant, ils sont de moins en moins disponible du fait entre autre de leur ancienneté et d'un parc peut être calculé trop juste.
I) Les Services Médicaux d'Urgence par Hélicoptère
En France, les différents SAMU (généralement un par département) assure un travail de régularisation et peuvent faire appel aux SMUR (Structure Mobile d'Urgence et de Réanimation) pour intervenir. Selon le niveau d'urgence, il peut être nécessaire de faire appel à un Service Médical d'Urgence par Hélicoptère (SMUH).
Par analogie avec les moyens terrestres, on pourrait parler de "SMUH blanc" ou de "SMUH rouge" selon si l'hélicoptère dépend d'un hôpital ou de la Sécurité Civile. En tout état de cause, il manque une coordination nationale pour mieux répartir le parc d'hélicoptère affecté en SMUH. Certaines régions sont particulièrement dotés avec parfois les deux sur une même ville tandis que d'autres régions n'ont aucun moyens.
Les hélicoptères dépendant de sociétés privés, je préconise que les futurs contrats soient négociés en tripartite entre la coordination nationale, les Agences Régionales de Santé et les sociétés privés gérant les hélicoptères. Cela permettra progressivement une amélioration de la situation.
Pour ma part, je pense qu'il faut envisager deux règles simples pour revoir la carte :
Étant breton, je vais prendre mon territoire comme exemple. On peut y remarquer que le CHU de Rennes ne dispose pas d'hélicoptères. En effet, les 3 SMUH blancs dont dispose le territoire sont situés à Brest, Nantes et Saint-Brieuc. Alors que les deux premiers sont également des CHU, ce n'est pas le cas du 3e. A moyens constants, je réorganiserais comme suit le dispositif :
A première vue, on aurait pu avoir une fermeture du détachement Sécurité Civile de Quimper (29). Cependant, l'investissement important de la machine dans le secours maritime fait qu'il faut reporter une décision de fermeture à la fin de la modernisation du SAR maritime.
II) Le Groupement d'Hélicoptères de la Sécurité Civile
Disposant donc de 35 hélicoptères de type EC-145, le GHSC est dispersé sur l'ensemble du territoire avec 23 bases avancés en plus de l'échelon central situé à Nîmes-Garons. Au sein de l'échelon central de Nîmes-Garons, on y retrouve une base de commandement et logistique, un centre de formation des équipages et un centre de maintenance des hélicoptères. Du fait du déménagement de la Base Aérienne, les missions et moyens du centre de maintenance pourraient être étendus.
Vu que le parc a été principalement mis en service entre 2001 et 2005, leur remplacement sera à prévoir au plus tard au début des années 2030. Il me semble en effet raisonnable de remplacer les machines au bout d'une trentaine d'années de service. Les missions des hélicoptères sont par ordre de priorité croissant :
Il faut cependant préciser que le secours aux personnes est toujours prioritaire. Comme expliqué plus haut, une grande réorganisation nationale des moyens de secours urgent par hélicoptère est nécessaire. Il faudra assurer un meilleur maillage entre les différences services. Plusieurs bases de Sécurité Civile pourraient alors être fermées ou transférées à la Gendarmerie et/ou au SAMU. A l'inverse, il pourrait également y avoir des transfert au profit de la Sécurité Civile.
III) La Base Aérienne de la Sécurité Civile
Baptisé base lieutenant-colonel Frédéric Curie le 15 septembre 2007, la Base Aérienne de Sécurité Civile (BASC) de Nîmes-Garons ne recevait à l'époque que des hélicoptères. Durant l'hiver 20016-2017, ils ont été rejoint par les bombardiers d'eaux suite à la fermeture de la base de Marseille-Marignane où le trafic aérien devenait trop important.
les moyens actuels se compose de 22 bombardiers d'eau (12 CL-415, 8 Tracker S-2FT, 2 Dash-8) ainsi que de 3 avions légers de liaison et d'investigation. il faut savoir que les bombardiers d'eaux effectueraient, en moyenne, 10 000 heures de vol et 18 000 largages par an. Pour ma part, je pense qu'il faudrait augmenter la taille du parc avec 26 à 30 bombardiers d'eau et 4 à 5 avions légers.
Pour l'avion léger, la logique voudrait avoir une généralisation du Beechcraft King Air 350 ER même si actuellement la sécurité civile utiliserait le modèle King Air 200.
A) Les avions de guet aérien armé
La situation du parc est plutôt critique au niveau des appareils non amphibies. Pour bien les différencier, je parlerais plutôt d'avion de guet aérien armé vu qu'ils sont généralement chargé de produits retardant et non d'eau.
La flotte se compose de 2 Dash-8 Q400 MR et surtout de 8 antiques Tracker S-2FT. Affichant une moyenne d'âge de quasiment 60 ans, les 8 Tracker aurait déjà du être remplacés vu qu'ils arrivent en limite de fatigue cellule. Officiellement, il a été annoncé fin juillet 2017 la commande de 6 Dash-8 supplémentaires. Je ne suis pas favorable à cette commande pour différentes raisons.
Tout d'abord, remplacer 8 Tracker par seulement 6 Dash-8 va réduire le nombre d'appareils exploités et donc augmenter le risque de ne pas pouvoir assurer le contrat opérationnel. Et ceci même si la capacité en retardant va augmenter d'au moins 60% par rapport à la situation actuelle. L'autre principale raison est l'absence de mutualisation de l'entretien, la Sécurité Civile étant le seul organisme d'état à posséder des Dash-8, elle doit supporter l'intégralité des frais liés à l'entretien.
Pour ma part, je pense que le C-295W de chez Airbus serait un bien meilleur appareil. S'il est plus petit et a une capacité moindre (2 x 3500l maximum), il pourrait tout à fait être mutualiser avec l'armée de l'air qui devra également remplacé ses plus vieux CN-235-200M d'ici quelques années. Ce qui serait une solution indéniable pour assurer la protection des forêts ultramarines pour ainsi dire actuellement non couvertes.
selon si on assure seulement la métropole (si choix du Dash-8 Q400MR confirmé) ou l'ensemble du territoire français (si choix du C-295W), je pense qu'il nous faudrait en réalité de 10 à 14 appareils de guet aérien armé. Ce qui veut bien dire qu'avec le parc actuel, on couvre à peine les besoins. Ce nombre est susceptible d'évoluer en fonction du nombre d'amphibies pouvant être commandés et des choix stratégiques effectués.
B) Les bombardiers d'eaux amphibies
En effet, la grande question à l'horizon 2025-2030 sera le remplacement de la flotte de CL-415 qui arrivera en fin de vie. Et cela va être problématique vu que la production par Bombardier est terminée depuis fin 2015. Il faudrait une commande assez importante pour faire rouvrir la ligne de production au Canada. C'est maintenant la société Viking Air qui possède les droits de productions sur les Canadairs. Une version modernisée du CL-415 appelé Viking Air 415 EAF (Enhanced Aerial Firefighter) est en cours de conception. Cependant, la ligne de production ne serait rouverte que lorsqu'au moins 25 exemplaires auront été commandé.
Je suis malgré tout partisan de guider une telle commande et regarder de plus près les besoins pour la France. Je pense que la règle actuel de pouvoir traiter 2 feux distants de 300 km avec une noria de 3 appareils n'est plus suffisant. Sauf à exclure la noria prépositionné en Corse du calcul. De ce fait, un retour vers une flotte de 15 exemplaires comme au temps des CL-215 ne doit pas être exclu. Voir même au delà en fonction des choix qui seront effectués.
Car avec le réchauffement climatique, les besoins estivaux vont nécessairement aller en s'accroissant. Le budget accordé à la Base Aérienne de la Sécurité Civile devra suivre pour éviter des drames environnementaux et économiques voir même humains faute de moyens suffisants en capacité mais également en nombre.