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Bien entendu, on ne peut envisager de politique crédible de défense sans le budget qui va avec. Ce n'est bien entendu pas le cas de la France qui ne respecte même pas l'engagement pris envers l'OTAN de respecter les 2% du PIB dans la défense. Et ceci en comptant les pensions et la dissuasion qui n'en font pas selon moi parti. L'engagement du Président de la République Emmanuel Macron de porter le budget à 50 milliards d'euros d'ici 2025 est un minimum.
En admettant que l'effort reste à 1,8 milliards d'euros par an, on arrivera à 9 milliards d'euros en 2022 à la fin du quinquennat et 14,4 milliards pour le budget 2025. Ce sera nettement mieux mais je ne suis pas sûr que cela suffise en fonction de la croissance. L'objectif des 2% du PIB est pour moi à atteindre hors dissuasion. J'ai fait pour ma part une comparaison concernant le budget 2015 de la défense afin de montrer le fossé déjà présent.
Il s'agira dans le cadre de la prochaine Loi de Programmation Militaire de combler ce fossé. Pour moi, d'ici 2025, c'est en y incluant encore dissuasion et pensions. Par la suite, il s'agira progressivement d'exclure le budget dissuasion des 2% pour totalement respecter la demande de l'OTAN. Mais je conditionnerait cette deuxième étape à un effort substantiel des autres pays européens.
En 2014, le Produit Intérieur Brut de la France s'est élevé à 2141,1 milliards d'euros courant. Si on voulait respecter totalement les 2%, il aurait fallu réellement investir 42,82 milliards d'euros pensions comprises. Cela se serait répartit entre le budget principal pour 35,33 milliards (soit 1,65% du PIB) et les pensions des anciens combattants pour 7,49 milliards (0,35% du PIB).
Ainsi, si on fait le calcul en incluant pension et dissuasion dans les 2%, il manquait environ 3,9 milliards au budget de la défense en 2015. Et malgré une rallonge finale de 873 millions pour 2016, le compte n'y est pas non plus. en effet, en appliquant le même calcul, on arrive aux chiffres suivants :
Avec un budget officiellement demandé de 32,26 millions pour la défense, il resterait un écart important de 3,72 milliards entre le budget officiel et le budget demandé même s'il se serait légèrement réduit.
Comme exprimer ci-dessus, il faudrait idéalement avoir totalement résorber cet écart en seulement 7 ans, l'objectif étant que le budget 2024 soit le premier à respecter le critère. C'est une date butoir et rien n'empêcherait de faire plus vite. Bien entendu également, toute économie réalisée sur les pensions sera en premier lieu reversé automatiquement au budget principal.
Le premier poste où le budget sera augmenté sera le surcout "OPEX". En effet, la provision prévue en début d'année sera augmenter au plus tard en 2019 à 1 milliards d'euros pour faire face aux missions actuelles.
Ensuite, dès 2018, c'est le budget "équipement" qui sera revalorisé pour accélérer le calendrier de remplacement et/ou de modernisation des équipements ayant plus de vingt ans de service. Et d'ailleurs, la gestion financière des programmes d'armement sera entièrement revu pour limiter au maximum les dépassements de budget.